Gladiatrices
                    On 
                    peut partir du principe que dans les combats réguliers, 
                    les femmes combattaient uniquement contre les femmes. Mais 
                    il y avait aussi des associations qui peuvent nous paraître 
                    étranges aujourd'hui. Ainsi, l'affranchi de Néron 
                    avait organisé en l'an 66 après J.-C. des combats, 
                    dans lesquels ne s'affrontaient que des Ethiopiens, hommes 
                    ou femmes, jeunes et vieux. Domitien faisait également 
                    s'affronter les femmes la nuit à la lumière 
                    des torches. 
                  Les seules illustrations que nous ayons des gladiatrices 
                    est un relief d'Halicarnasse (l'actuel Bodrum en Turquie), 
                    datant probablement du IIe siècle après J.-C. 
                    Deux femmes y sont représentées avec leur armement 
                    de provocatrices, portant les noms d'Amazone et d'Achillia. 
                    Les casques sont posés au sol, à côté 
                    des deux combattantes, parce que c'est la fin du combat qui 
                    est représentée, au cours duquel les deux ont 
                    atteint leur grâce (missio). Il était 
                    extrêmement rare que les gladiateurs soient grâciés 
                    debout (stantes missio), c'est-à-dire pratiquement 
                    à égalité, parce que l'un avait combattu 
                    aussi bien que l'autre. C'est pourquoi cette évaluation 
                    était presque une distinction plus importante qu'une 
                    victoire.                     
                  Kathleen Coleman, professeur à Harvard, suppose que 
                    le relief se trouvait dans l'école de gladiateurs (ludus) 
                    des deux gladiatrices, afin de rendre hommage à leur 
                    performance extraordinaire. On ne sait pas si ce relief n'était 
                    peut-être qu'une partie d'un tout, qui représentait 
                    un munus (jeux publics de combat de gladiateurs), étant 
                    donné qu'aucun autre fragment n'a été 
                    trouvé. 
                  En 1996, on a retrouvé à Londres la tombe d'une 
                    femme qui fut enterrée au bord du cimetière, 
                    ce qui laisse supposer qu'elle était exclue de la société. 
                    Néanmoins, elle avait reçu des funérailles 
                    coûteuses, avec un bûcher construit au-dessus 
                    d'une fosse, et huit lampes à huile, qui ont été 
                    déposées dans la fosse après l'extinction 
                    des lampes à huile. 
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